Le projet a consisté à créer un bâtiment pour piscine couverte en extension d’un pavillon d’habitation existant. Sa mise en oeuvre s’est avérée complexe, du fait de la présence du bassin dans le jardin avant même le démarrage des études.
La demande du maître d’ouvrage, dès le début du projet, d’éprouver une réelle sensation de «nager dehors», a mené à une implantation des façades du bâtiment le plus près possible du bassin, le sol intérieur se poursuivant par une terrasse extérieure.
La façade principale du bâtiment s’ouvre ainsi généreusement sur le jardin environnant par des châssis vitrés coulissants toute hauteur, disposés sous une poutre béton de plus de 8 mètres de portée. Sur le petit côté, deux châssis vitrés à galandage
viennent se ranger dans l’épaisseur de la façade. L’accès à la piscine depuis le séjour, situé un demi-niveau plus haut, se fait par un petit escalier dominé par une verrière zénithale, celle-ci complétant l’éclairage naturel du bâtiment.
Le projet propose un traitement des espaces le plus minimaliste possible, en privilégiant la pureté des surfaces et des volumes. L’ensemble des contraintes techniques liées au fonctionnement de la piscine ont ainsi été intégrées dès le début du projet.
L’intégration discrète et maîtrisée des équipements a ainsi permis de préserver une grande pureté de lecture de cet espace.
Une « boîte » maçonnée, posée sur le fond de la plage, abrite une douche ouverte, un hammam et un WC. Le plafond, traité comme une surface parfaitement lisse, ne possède aucun éclairage ni équipement intégré. Au sol, une chape en béton ciré, associée à la margelle en béton moulé, déploie ses nuances de gris. Sur les murs, un enduit technique fait apparaître des empreintes et des traces faisant subtilement vibrer la surface de la paroi.
Outre leurs qualités esthétiques, ces matériaux ont également été choisis pour la douceur de leur surface, le corps étant directement en contact avec eux lors de l’utilisation de la piscine.
L’éclairage participe lui aussi à mettre en valeur l’espace et les matériaux utilisés, tout en apportant une lumière d’une grande douceur. Outre l’éclairage intégré au bassin, une rangée de spots encastrés dans le sol met en scène le mur enduit, qui devient un véritable « décor de fond » de la piscine. La boîte abritant le hammam ne signale sa présence que par une simple meurtrière lumineuse.